Guillaume-François de MAHY DE CORMERE : Justification de M. de FAVRAS, prouvée par les faits & par la procédure. Paris, L. Potier de Lille, l'auteur, 1791.
Avec : Informations ; prétendues pièces de conviction ; interrogatoires, procédures et jugemens ; sur le procès de l'infortuné Thomas de MAHY DE FAVRAS, chevalier de l'ordre royal & militaire de Saint-Louis, condamné à mort par un jugement du tribunal commis par l'assemblée nationale pour l'instruction des crimes de lèze-nation ; ledit jugement en date du 18 février 1790, exécuté le lendemain 19 février.

2 tomes reliés en un volume in-8, demi veau, dos lisse orné (frottements, petites épidermures au dos), le tome second est relié avant le premier, portrait du Marquis de Favras en regard du titre, VI + 112 pp., XVI + 331 pp., rousseurs aux premiers feuillets.

Edition originale.

L'affaire FAVRAS fut un des épisodes les plus dramatiques des premiers temps de la révolution française.
Le marquis de Favras (1744-1790) naquit au château familial à Feings dans le Loir-et-Cher. Le gentilhomme, premier lieutenant de la garde du comte de Provence, fervent soutien de la cause royaliste durant la révolution fut accusé d'avoir ourdi un complot destiné à faire évader le roi, assassiner La Fayette et Jean-Sylvain Bailly, susciter une révolte, bloquer et affamer Paris déjà bien agité. Le comte de Provence trempa jusqu'au cou dans l'affaire mais ne fut pas inquiété outre mesure, idem pour le comte de Luxembourg, le comte de La Châtre, le marquis de Levis, le comte d'Entraigues et autres. Son procès donna lieu à de violentes émeutes jusqu'aux abords de sa prison tant l'affaire de la conspiration fit grand bruit. Son avocat Antoine-Omer Talon le défendit bec et ongle. Il lui assurait qu'une lettre avec la grâce de Louis XVI apportée au moment où il monterait les marches de l'échafaud repousserait l'exécution. Il attendit en vain le courrier promis qui n'arriva jamais et fut pendu en place de grève le 19 février 1790 devant une foule nombreuse. La nouvelle fut apportée au palais du Luxembourg, résidence du comte de Provence qui, apprenant l'exécution avec soulagement se serait frotté les mains et exclamé "Allons nous pouvons nous mettre à table et souper de bon appétit".

Ex libris encollé au premier plat du chevalier de l'empire Antoine CASENAVE (1763-1818) natif de Lembeye qui fut député à la convention pour les Basses-Pyrénées ; un des rédacteurs de la constitution de l'an VIII.

Exemplaire avec la signature autographe sur chaque page de titre de Guillaume-François de Mahy de Cormeré, baron de Cormeré (1739-?) financier, économiste qui assura avec Talon la défense de son frère aîné le marquis de Favras et en publia cette justification : Il possédait la terre de Cormeray en Loir-et-Cher qui fut érigée en baronnie en 1747.