Jean CHERON : EXAMEN DE LA THEOLOGIE MYSTIQUE : qui fait voir la différence des lumières divines de celles qui ne le sont pas, & du vray, assuré & catholique chemin de la perfection, de celuy qui est parsemé de dangers, & infecté d'illusions. Et qui monstre qu'il n'est pas convenable de donner aux affections, passions, délectations, & gousts spirituels, la conduite de l'âme, l'ostant à la raison & à la doctrine. Paris, Edme Couterot, 1657.
In-8, velin blanc du temps (couture lâche), 4 ff. + 490 pp., ressauts de cahiers, rousseurs éparses, macules au dernier feuillet.
Edition originale peu commune.
Le théologien de l'ordre des Carmes natif de Bordeaux Jean Chéron (1596-1673) est principalement connu pour cette critique rationaliste de la mystique écrite au temps de Descartes, période où la crise de la théologie bat son plein.
Dans cet écrit polémique il met en garde et critique les dérives du mysticisme, dénonce les excès et les illusions de la mystique, l'exclue de la pratique courante, critique le langage obscur des mystiques traquant la moindre contradiction dans leurs propos et met toutes leurs affirmations sur le même niveau. Chéron met en garde contre les excès et les illusions, admet la possibilité de grâces mystiques surnaturelles mais les placent parmi les voies tout à fait extraordinaires de la perfection.
"C'est chose dangereuse que de commettre la conduite de son âme à des personnes qui gouvernent, non par raison, mais par un instinct intérieur, & dangereux encore de leur demander conseil & de le suivre, puisqu'ils ne jugent que conformément à un instinct, qui prévenant la raison ne peut être un mouvement raisonnable"...
Cachet au titre du séminaire de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine).
Appartenance manuscrite de 1658 F. de Millerin (François de Millerin 1612-1677) écuyer seigneur de la Brande de Supplançay à Bouhet (Charente-Maritime), de l'Esmentière et de La Méancière aux Herbiers (Vendée). Il fut condamné pour usurpation de noblesse en 1667 pour ses biens situés aux Herbiers.