La FONTAINE (Jean de).

Contes de La Fontaine.

A Paris, chez A. Nepveu / de l'Imprimerie de P. Didot l'Aîné, 1820.

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4 vol. au format pt in-12 (138 x 90 mm) de 2 ff. n.fol., 1 frontispice gravé n.fol., 170 pp. et 1 f. bl. ; 2 ff. n.fol., 142 pp. et 1 f. bl. ; 2 ff. n.fol. et 176 pp. ; 2 ff. n.fol., 234 pp. et 1 f. bl.

Reliures uniformes de l'époque de plein maroquin glacé émeraude, filet, filet dentelé et dentelle d'encadrement dorés encadrant les plats, filets dorés, roulettes dorées, fleurons dorés, titre doré, tomaison dorée, palette dorée en queue, filet doré sur les coupes, tranches dorées, dentelle intérieure dorée.

Ensemble complet de ses 4 volumes ; revêtus de délicates reliures du temps de plein maroquin.

Le premier tome s'ouvre sur ''un portrait de La Fontaine d'après le tableau inédit de Lebrun'' et recèle en outre 75 (sur 75) jolies figures gravées montées sous serpente d'après Desenne, Dugourg, etc.

Le conteur eclipse ici le fabuliste... La crispation religieuse de la fin du règne de Louis XIV, et plus tard la pudibonderie du XIXème siècle, ont mis dans l’ombre ces contes licencieux dont le défi poétique consiste à jouer de l’implicite pour (ne pas) nommer la sexualité, à « dire sans dire », dans un jeu de dérobade et de provocation reposant sur la complicité du lecteur.

La Fontaine a mené simultanément ces deux activités, jusqu’à joindre des contes à l’ultime recueil de fables de 1693 : bien plus qu’un laboratoire de la narration enjouée des Fables, les Contes pourraient bien participer d’une même entreprise, celle d’une narration poétique sous le signe d’une gaieté sans illusions.

Ces récits paillards, imités pour beaucoup d'entre eux de l'Arioste, Boccace, et François Rabelais feront dire à leur auteur dans sa préface : "...et puis ce n'est ni le vrai ni le vraisemblable qui font la beauté et la grâce de ces choses-ci; c'est seulement la manière de les conter."

L’œuvre de La Fontaine offre la figure, exemplaire, d’une sagesse désabusée : elle choisit, comme le Démocrite de la fable Démocrite et les Abdéritains, la retraite méditative plutôt que la vie de la cité d’Abdère soumise aux pensers du vulgaire, et, face à la violence forcenée du réel elle préfère, contre l’Héraclite de l’Histoire, le rire plutôt que les pleurs.

Absent de Rochambeau, Bibliographie des Oeuvres de La Fontaine ainsi que de Hédé-Haüy, Bibliographie des illustrations des Contes de La Fontaine.

Dos très légèrement passés. Claires rousseurs dans les corps d'ouvrages. Du reste, belle condition.